Comment WordPress « limite le webdesign » (ou pas)
Pour de nombreux webdesigners, la reconnaissance de leur métier demande de l’audace créative, de la liberté visuelle, des feux d’artifice d’images, du mouvement perpétuel et de la précision haute-définition. Et à en écouter certains, WordPress ne permet rien de tout ça. Alors, mythe ou réalité ?
C’est bien connu, le meilleur moyen d’éviter les remises en question, c’est de dénigrer tout ce qui passe ou de feinter les obstacles comme Ronaldo.
C’est la solution de facilité pour ne jamais mettre sa valeur personnelle sur la table, dissimuler les limites de ses compétences, et ricaner avec des gens qui ne vont pas poser plus de questions. Parce que c’est marrant de jouer avec les préjugés et de pointer des coupables sans réfléchir.
Alors quand on nous rebat le discours moisi qui présente WordPress comme un frein à la créativité et une limite à l’expression du webdesign, on a envie de remettre quelques cerveaux en place. Avec un Uppercut !
Le mauvais artisan blâme ses outils
Comme le dit la sagesse populaire, c’est pas le pinceau qui fait l’artiste. Et quand on veut créer un site web… WordPress n’est rien de plus qu’un pinceau.
Un outil parmi d’autres. Un élément qu’on utilise pour construire. Un intermédiaire entre la vision et la matérialisation. Bref, un truc qui se place entre soi et le résultat final. Il ne fait rien tout seul : il faut une personne pour le manier.
Sérieusement, il faut arrêter de faire porter à un outil la responsabilité de son manque personnel de compétences. Et c’est valable partout, pas seulement sur le web.
Joffrey, directeur artistique de Fantassin
Et surtout, il faut arrêter de parler d’un outil qu’on ne connaît pas (les deux aspects sont hélas souvent en étroite corrélation).
WordPress est un outil de gestion de contenu. Sa principale force est de vous permettre de travailler efficacement votre architecture de l’information, et de gérer simplement l’organisation de votre site web.
En d’autres termes, WordPress n’a pas d’incidence sur l’apparence que vous allez donner à votre contenu ou votre site web. C’est là que la compétence des webdesigners (et des développeurs) entre en jeu.
Alors quand on n’a travaillé avec WordPress que pour créer un blog, c’est pas étonnant de ne pas connaître les possibilités. Quand on n’a jamais conçu un thème sur-mesure, on n’a pas conscience que les seules limites sont celles qu’on s’impose soi-même. Et franchement, si c’est pour venir poser une grille de douze colonnes sans se poser plus de questions, vaut mieux pas venir la ramener sur les questions de créativité.
On le répète donc pour que ça rentre : WordPress ne bride pas la création. Bien au contraire, le système présente beaucoup d’atouts pratiques pour soigner son travail de webdesign.
Gutenberg et le design modulaire
Depuis décembre 2018, l’éditeur de contenu de WordPress s’appelle Gutenberg, et il s’articule autour de différents blocs pour agencer ses pages web et ses mises en page.
C’est la matérialisation au format interface du principe d’atomic design, qui est bien pratique pour réaliser des agencements créatifs.
C’est donc un terrain de jeu parfait pour n’importe quel webdesigner (pour peu qu’il s’y intéresse), qui peut profiter de cette décomposition en blocs pour proposer des mises en page inventives et rythmées, pour créer des contenus variés et stylés.
On ajoutera que WordPress peut intégrer de nombreux autres outils qui révèlent des possibilités très larges : avec des extensions bien choisies, on peut répondre à de nombreux besoins fonctionnels qui ne demandent qu’à être sublimés dans des créations graphiques étincelantes.
Alors voici nos recommandations pour tous ceux qui voudraient se plaindre des limites au webdesign de WordPress :
- Accepter de se remettre en question et travailler sur soi
- Oser demander et se former auprès de ceux qui savent utiliser l’outil
- Fouiller soi-même avant de relayer des mythes
Et si à ce moment-là (et uniquement après avoir fait tout ça), il reste des critiques, on est disponibles pour débattre, échanger, trouver des solutions.
Car c’est aussi la beauté de WordPress : c’est un outil open-source qui ne demande qu’à s’améliorer et qui mobilise une vaste communauté de contributeurs. Donc vos critiques, si elles sont constructive, peuvent devenir aussi des propositions d’amélioration !